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MONROSE


de la maison, mais l’allée était commune avec un ménage suspect, habitant au fond de la cour, et cette même nuit il y avait eu on ne savait quelle scène, mais par le cul-de-sac on avait enlevé quelqu’un, et le matin, à la pointe du jour, une sentinelle du guet gardait encore la principale entrée. — Quelle était la composition de ce ménage orageux ? — Un monsieur, toujours en sec habit noir, portant fidèlement une épée, et sa fille, assez jolie personne, dont il semblerait qu’on ne devrait dire que du bien. Cependant, cette bicoque, détachée du reste du logis, était fréquentée par des gens de la plus mauvaise mine. C’était au surplus la veille, pour la première fois, qu’il y avait eu du trouble : on n’en savait pas davantage. Tant de complaisance à satisfaire ma curiosité, méritait bien qu’en retour je caressasse un peu l’amour-propre de la petite femme. Je hasardai quelques fleurettes ; elles prirent à m’en étonner. Ma foi ! monsieur, moitié politique pour vos intérêts, moitié fantaisie pour la jolie marchande, l’idée me vint de donner de la suite à cette heureuse connaissance. Les chalands allaient, venaient, étaient servis, et dès que nous restions seuls, on m’écoutait avec faveur. J’exprimai vivement le désir de faire une tendre cour ; après quelques