où l’on ne fait guère parler de soi, n’importe
en quel genre, sans cingler aussitôt à pleines
voiles sur la plage des grands événements.
« Ce n’était pas mal aller que d’en être, au bout de deux mois, à se faufiler dans le département[1] ministériel de Paris, à se voir avantageusement connue des chefs de la haute police et même du ministre : dès lors Nicette pouvait aller à tout. Cependant reconnaissante, et voyant le pauvre comte démonté, elle voulut bien se prêter à la circonstance et reprendre auprès de lui son variable service, sans préjudice de ce qui s’offrirait de mieux.
« Or, c’était justement à la nuit du fatal départ des Des Voutes qu’enfin Nicette avait fixé le commencement d’une liaison intime avec le plénipotentiaire. Elle s’était courageusement décidée à gaspiller en quelques semaines une demi-année du revenu de l’Excellent, car elle calculait à vue de pays qu’il fallait encore à peu près ce temps-là pour la maturité de quelque plus important avantage. Les paroles étaient données, je ne dis pas pour la spoliation du diplomate, — on se gardait bien de lui rien laisser
- ↑ Département de Paris signifiait alors tout autre chose qu’aujourd’hui. Les temps, les gens, tout est changé… de mal en pis, bien entendu.