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MONROSE


il doit l’avoir mérité ! » Je remonte sans obstacle dans mon fiacre.

« Cependant ma vivacité me fait, auprès de certain monde, une détestable réputation. Madame de Folaise, chez qui, toujours de plus en plus économe de ma personne, je me maintenais d’ailleurs assez bien, me consigne à sa porte, et me réduit à n’y plus mettre que des cartes. Madame Popinel (veuve dès le temps où j’étais en voyage à la chaussée d’Antin, et chez qui certaines circonstances m’avaient forcé de paraître), criait publiquement tollé contre moi, prenait fait et cause pour l’estimé Saint-Lubin, et bénissait tout haut le ciel de ce que mon affreux caractère s’était assez à temps démasqué pour qu’elle ne fît pas la sottise de me livrer sa main et sa fortune…

« — Jour de Dieu ! interrompis-je, vous, chez madame Popinel ! et cette vieille folle rêvant encore mariage ! Vous aviez donc perdu l’esprit ? — Moi ? point du tout : je n’étais pour rien dans les chimères de madame de Folaise et de son amie ; mais voici ce qui m’était arrivé. »


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