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MONROSE


du fiacre et Belval[1]… « Je me sentais rougir : le pauvre pécheur me vit à l’instant un visage moins sévère. « Eh bien, ne grondons plus, lui dis-je ; mais suspendons vos récits : je veux effacer de mon imagination le vilain tableau qui vient de s’y former, d’un pauvre papillon frais éclos, diapré des plus agréables couleurs, et sur lequel, tandis qu’il se pavane, s’élance une impitoyable araignée qui, l’entraînant dans sa toile, va le sucer tout vif avec délices… Faisons un piquet. (J’allais sonner.) — Il y aurait sans doute un plus agréable moyen de vous distraire, dit-il en m’arrêtant la main… » Je souriais ; déjà les rayons rosés d’une voluptueuse espérance, saillaient de son visage et se réfléchissaient peut-être sur le mien ; mais…

Dans ce moment un de mes gens parut, demandant si les ordres donnés à la porte étaient aussi contre madame de Liesseval, qui, bien que refusée par le suisse, insistait pour entrer. Comme je ne voulais pas compromettre sur nouveaux frais mon ascendant en marquant une faiblesse décidée toutes les fois qu’il pourrait être question de sceller avec mon pupille un traité de paix par des faveurs, je me hâtai

  1. Félicia, quatrième partie, chapitre VIII.
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