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MONROSE


téressées excellent à lever sur leurs tenants… avouez que tout cela vous coûte… combien dirai-je ? — Très-peu de chose ; car de même on m’a beaucoup donné, et dans mes mains les bienfaits de l’amour ont fait, je vous l’avoue, une navette perpétuelle. — Et vous n’en avez pas mieux fait. Ce commerce, monsieur, ajoute encore au défaut de délicatesse. Je gagerais néanmoins que vous y êtes encore du vôtre pour un montant effrayant ? — Ne faut-il pas employer son argent à quelque chose ? Est-ce à mon âge qu’on a du plaisir à paralyser, entre quatre ais, le magique générateur de toutes les jouissances de la vie ! — Des sophismes ne m’en imposent point. Oui, sans doute, il faut se faire honneur de sa fortune, et jouir de son âge heureux ; mais ou nous nous brouillerons, mon cher Monrose, ou vous apprendrez à faire de l’une et de l’autre un usage qui tende à vous faire estimer. Quelle est pourtant cette jolie femme au nez en l’air, mais dont la physionomie ne laisse pas d’avoir je ne sais quoi d’extraordinaire et de sinistre ? — Laquelle, s’il, vous plaît ? — Celle qui vous a reproché votre maladresse. Elle n’avait pas l’air de rire, et certes il faut qu’il y ait du grave dans vos rapports avec elle ? — Du grave, d’accord, mais non pas