sans son fichu mariage j’aurais hérité de
tout le bien dont son vilain époux l’a mise
en possession ; elle me refusa cruellement.
Zaïre. — Je sais qu’elle a le mariage en horreur.
Le Commandeur. — Au surplus, elle n’a cessé d’avoir à mon égard des procédés admirables. Je suis certain qu’elle me fit toucher, chaque année, plus de la moitié de son revenu.
Zaïre. — C’est ce qu’elle ne m’a jamais dit[1] ; mais je lui connais l’âme la plus généreuse, et souvent elle m’assure que, sans t’accorder maintenant aucun sentiment de préférence, elle te conserve pourtant une éternelle tendresse.
Le Commandeur. — Je ne suis à Paris que depuis hier, et j’ai volé à son hôtel, mais elle est à la campagne.
Zaïre. — Je la crois de retour pour se trouver ici ce soir… Et tu viens, je gage, de ce maudit pays du Rhin ?
- ↑ Ce trait seul établirait la différence qu’il y a entre la passionnément amoureuse abbesse, tante de celle qui parle, et la simple libertine Lolotte, madame de Mélembert.