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C’EST TOI ! C’EST MOI !

Madame Durut (souriant). — Il s’est fait quelque heureux changement dans mes petites affaires ; nous aurons tout le temps d’en causer ensemble. (Lui sautant au cou.) Mais comme il a tourné ce polisson-là ! Eh bien ! n’avais-je pas raison de dire à ton imbécile de père… oh ! mais ce n’est pas ce grand dadais-là qui t’a fait, je l’ai toujours soutenu à ta maman.

Le Chevalier. — Ne va pas m’apprendre qu’elle ait pu en convenir. (Il l’embrasse.)

Madame Durut. — Je leur soutenais donc, quand ils se plaignaient de ta figure longtemps équivoque, que tu serais un jour le plus joli cavalier de Paris… C’est pourtant moi, Fanfan, qui ai eu la gloire de t’avoir mis dans le monde ; ce fut moi qui t’appris… hein ?… tu souris, fripon !

Le Chevalier (la caressant). — Cette gloire est bien peu de chose pour toi, ma chère Durut : c’est à moi de m’enorgueillir d’avoir eu, en fait de galanterie, le plus admirable précepteur.

Madame Durut (le prenant dans ses bras). — Ce cher enfant, qui ne l’aimerait à la folie ?