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LE DOCTORAT IMPROMPTU

vant ma couche. Le trait était atterrant ; car la nuit du moins je me vengeais un peu de la contrainte du jour. Je ne me fiais plus au vénal Claudin, et Saint-Elme, non par refroidissement, mais par égoïsme et de peur de se trouver englobé dans mes disgrâces, ne familiarisait plus que furtivement avec moi : les occasions en étaient des plus rares. La nuit donc je me retraçais de charmants souvenirs ; ils m’agitaient, et je ne manquais guère d’apporter à ce voluptueux tourment un peu de remède… Cudard, de moitié de mon lit, allait me réduire au désespoir.

« Oh ! le mauvais coucheur ! ma tendre amie. Odeur fétide, ronflement importun, position en zig-zag qui ne me laissait presque point d’espace dans un lit d’ailleurs assez étroit !… Mais, ce maudit homme qui m’avait si vivement chapitré sur mon petit vice impur, dont il avait sans doute raison de chercher à me corriger, croiras-tu bien qu’il n’était pas plus