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LE DOCTORAT IMPROMPTU

comme se croyant inaccessible à la critique.

« Comme je n’étais pas assez fatiguée pour ne pouvoir trouver du plaisir à me promener, je témoignai l’envie de parcourir les jardins du château. Nous nous y rendîmes donc aussitôt que mes nouveaux compagnons eurent quitté leur attirail de cheval, et que j’eus fait moi-même un peu de toilette.

« Pendant cette promenade, je fus aussi parfaitement contente du petit vicomte, que mécontente de l’excédant abbé. Ce présomptueux ne s’était-il pas donné les airs de me questionner de mille manières, toujours en me priant beaucoup d’excuser ! — Mais (disait-il) on ne peut voir mademoiselle sans prendre à tout ce qui la concerne le plus vif intérêt. Oui (essayant de me prendre affectueusement la main), je voudrais avoir le bonheur de vous connaître à fond, afin de pouvoir… vous devenir peut-être fort utile. (Ma mine aurait dû l’embarrasser : il osa poursuivre.) Une jeune personne qui