Page:Nerciat - Le doctorat impromptu, 1866.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
LE DOCTORAT IMPROMPTU

n’y devient pas fort savant ; d’ailleurs, à quoi bon, pour un militaire, savoir le latin et le grec ! Mais, ce n’est pas tout : le grand inconvénient de ces maisons, c’est qu’il y règne des abus ! c’est qu’il s’y passe des choses !… Pour peu, voyez-vous, qu’un enfant ait de bonne heure des dispositions à se sentir… pour peu que la nature ait poussé son premier cri… et mon élève est bien précoce… — Mais, monsieur l’abbé, ces détails sont assez indifférents, ce me semble, à l’objet de mon voyage ? — Vous avez raison, mademoiselle, et je vous supplie de m’excuser. Mais, c’est que chacun est toujours si rempli de son objet ! et j’aime mon petit bonhomme, je l’aime ! Suffit ; il était temps qu’on nous fît changer de théâtre. Le monde, mademoiselle, le monde est l’élément où doit respirer, avant la naissance des passions, un gentilhomme qu’on a dessein de pousser dans le militaire et de lancer à la cour. Un an de plus de notre contagieuse solitude, et le plus aimable enfant… peut-être se perdait.