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LE DOCTORAT IMPROMPTU

autre sibylle un démon parlait ici pour moi. Jamais autrement, avec ma honteuse exclamation, ne se fût échappé certain mot énergique que je n’avais proféré de ma vie… pas même dans tes bras. À qui la faute, après cela, si le plus corrompu des hommes a l’audace de méditer de nouvelles horreurs ! À peine le cri de guerre a-t-il frappé l’oreille de l’impudent, qu’il se croit en droit de diriger son javelot immonde vers un but auquel il me semblait comme engagé par ses propres conventions à ne point faire insulte… Il l’ose pourtant : je le sens… je le souffre ! Une avantageuse différence, en fixant un instant ma curiosité, me fait perdre celui qui pouvait me dérober à la plus lâche surprise… Que dis-je ! un je ne sais quoi ravissant me sollicite et promet à ma brûlante soif un soulagement infaillible. Hélas ! je suis muette ; je cède, je seconde… et Solange est trahi.

« Nous ne nous arrêtons guère en chemin,