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fuser l’entrée de l’appartement… Je pourrais dire à un homme comme moi ; s’il n’était pas plus doux comme plus modeste de dire, à un ami.

Mlle. Desaccords. Distinguons, ami chés Mr. de la Grapinière qui est à genoux devant tout ce qui frise la qualité… soit :

Le Comte. (à part) Friser est admirable !

Mlle. Desaccords. Mais vous n’êtes ici qu’une connoissance. Et c’est de cet ordre de gens que Madame de la Grapinière fait très peu de cas, dans son intérieur, surtout aux heures où l’on peut y être incommode.

Le Comte. Voilà comme vous êtes, Mademoiselle, savez vous bien que votre insociabilité commence à faire un certain bruit dans le monde ! qu’on vous accuse d’endurcir à l’instar de votre cœur, celui de vos écolières ; de chasser d’auprès d’elles les gens, qui avant vous y étoient le plus agréablement reçus.

Mlle. Desaccords. Si j’avais le talent de chasser de partout les importuns, les ennuyeux, et sur tout les méchants je deviendrais bientôt fameuse et ce talent me serait payé beaucoup plus cher, que celui que j’ai pour la musique.

Le Comte. Vous n’étiés pas un Dogue comme cela, lorsque vous avés commencé : votre introductrice dans le monde en convient elle même…

Mlle. Desaccords. De qui prétendés vous parler ?

Le Comte. De Mde. Fatin, qui s’est donnée tant de peine pour vous faire percer…

Mlle. Desaccords. J’avoue d’avoir eu à Mde. Fatin quelques obligations ; mais pourquoi me la cités vous maintenant ? c’est avec le dessein de m’humilier. Je sais que vous vous êtes d’ailleurs moqué