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Côte d’Émeraude

Cherchés à des milliers de lieues, toujours en vain,
Et — visions de chers passés — nous attendraient
Dans ces lignes, cernant une tache cuivrée,
Murés entre deux caps unis par le lointain ?

Et pourquoi ne serait-ce pas l’Île voilée
Qui contiendrait, fleur âcre entre les fleurs marines,
La sauvage beauté que ma folie devine,
Cruelle et chère à mon âme désemparée,
La Sombre et Rauque et Dure appelée aux jours noirs ?
Peut-être ses regards vont-ils croiser les miens
De si loin, à travers l’air gris bleuté, ou bien
Cherchent-ils la forêt visible aux sombres moires,
Si douce quand les rais vespéraux la fleurissent,
Si veloutée, si près des rocheux promontoires,
La forêt où soupirent les oaristys.


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