Page:Nau - Vers la fée Viviane, 1908.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.

IV

L’Île Pale

Vue du haut soc rocheux qui fend au loin les flots,
Comme elle émeut bizarrement, l’île perdue
Sur l’ondulante plaine d’émeraude floue ;
L’Île si proche, si vague — et plus inconnue
Que les terres noyées en l’azur des tropiques,
Macules sur les mers fabuleuses du Sud.

La même brise courbe, indifférente et rude,
L’aurore des pommiers de vergers idylliques,
Roses sourires de la « Grande Terre » en fleurs,
Et fait houler aux creux des vallées invisibles
Les végétations de mystère de l’île,
Faible profil de cuivre pâle en des vapeurs ;
De fous reflets d’ort vert montent à la même heure.