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de sa tranquillité sont nombreux et les obstacles à sa prospérité sont multiples surtout dans le temps présent ; car voici deux années successives que nous sommes affligés d’une disette de pluie et d’un manque des choses nécessaires. La foule des tribus du sud s’y est rassemblée ; et, à cause de la multitude de ces gens et de leurs bêtes, ils ont détruit et dévasté les villages de la plaine et de la montagne ; ils ont osé piller et capturer bêtes et gens, même dans le territoire des Grecs.

Les Grecs assemblèrent une nombreuse armée sur la frontière, accompagnée de leurs Arabes, et ils demandèrent satisfaction pour ce qu’avaient fait dans leur pays les Arabes sujets des Perses. Le gouverneur perse de la ville de Nisibe les contint par sa sagesse. Il proposa de réunir les chefs des Arabes perses et de leur reprendre le butin et les captifs, dès que les Arabes grecs auraient ramené eux-mêmes le bétail et les captifs qu’ils avaient pris à diverses reprises dans les pays de Beit Garmaï, d’Adiabène et de Ninive, puis de délimiter les frontières par un traité, afin que ces malheurs et d’autres semblables n’arrivassent plus. — Durant les pourparlers, le général grec et ses principaux officiers étaient même allés rendre visite à Nisibe au gouverneur perse. Celui-ci les avait reçus avec grand