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Nohain, des traductions de Mark Twain, — je vous en enverrai dès ce soir, — couchez vous de bonne heure, ne vous levez pas trop tôt — et la villégiature ne se prolongera guère.

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Et c’est ce moment que choisit je ne sais quel obscur ennemi tapi en moi — depuis quand ? — pour me tordre et me secouer les nerfs, pour m’obliger à manifester une fureur que je ne ressens pas, que je ne veux pas ressentir, pour me faire clamer, danser, puis me convulser comme les deux agités du pavillon de briques brunes !

J’avais parlé avec une pleine sincérité, dit tout ce que je pensais sans restriction ni addition, — et maintenant ce n’est plus vrai ! Je hais Bid’homme et Roffieux ! J’ai hâte de les saigner, de les crever — et je le crie en propres termes ! Et je ne veux pas les haïr et je ne veux pas crier — et je clangore plus terriblement que jamais !…

… Je suis bien sûr que me hante un être affreusement hostile, un être cruel qui s’est installé en moi, un être effrayant qui me torture pour me forcer à beugler, à me contorsionner comme un possédé…

Je profite d’un moment de demi-calme pour pousser un cri d’imploration navrant dans son imbécile absurdité !

— Docteur ! docteur ! À moi ! Sauvez-moi, je suis habité comme un fruit véreux !