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revenus te voir à Vassetot ? Mais nous avons été si occupés ! Sans cela nous ne t’aurions pas fait languir…

— Et je n’âhme pas lâs « gros mots ». Ça me gâte mon plâhsir de vous retrouvâh ! chantonne Raoula.

— J’ai été bien heureux de savoir, reprend Roffieux, que le docteur Le Lancier t’avait donné ton « exeat »… sur ma demande….

Et il fait un geste comme pour parer une gifle qu’il s’imagine que je vais lui envoyer, outré de tant d’impudence. On devine qu’il a l’habitude de ce genre de parades… mais je ne suis pas outré. Je suis confondu !

Cependant je tiens à lui dire ce que je pense de sa conduite, — et sans ménagements :

— Tu ne sais rien de ce qui s’est passé à Vassetot, mauvais drôle ! Et raconte-moi un peu, filou, ce que tu as été faire chez Cash et Nothingelse, à Paris ?

— Une chose dont tu me remercieras du fond de ton cœur, plus tard, prêche mon cousin. « J’ai tout risqué », ta colère — et peut-être pis que cela : ton mépris ! — pour te défendre « contre toi-même » ; Je supporterai tes mauvais traitements s’il te plaît de m’en infliger. Je subirai n’importe quoi, trop content de t’avoir rendu « fraternellement » service.

— Et nous n’espâhrons aucune reconnâssance ! gronde la tragique Raoula. Notre affâhction n’a eu en vue que votre intérâht. Vous pouvâz nous vilipendâh ; pardonne-luah, Alzaar !