Page:Nau - Force ennemie.djvu/241

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’homme est sur moi. Il lâche sa lanterne et m’empoigne par le fond de ma culotte sans craindre de se piquer. Grâce à Kmôhoûn je serais plus fort que lui si j’étais sur mes pieds, mais ma position est fâcheuse. Accroché par le milieu du corps, on est mal planté pour la lutte.

Et voilà mon paysan qui appelle :

— Ho ! Zidore ! Ho ! Bailhache ! V’nez-vous-en ! Ya un ’cré voleux « à canefourche » chu’ la haîlle !

Dix secondes plus tard je suis cueilli comme une noisette. Il n’y a plus de résistance possible, trois paires d’étaux me broient les bras, les côtes et les tibias.

Sans me rendre bien compte d’une transition, je me trouve en pleine lumière, étendu sur une table de cuisine, toujours solidement maintenu — et mordant de rage le bord de mon feutre qui m’est retombé sur la figure :

— Ah ! bé ! alle est trop drôle, ch’t’histouère ! fait la voix du lanternier. J’sommes pas à moitié c…llons ! J’avons-t-y pas été crocher dans un gardain de Vôss’tôw. Ch’est-y point vous, msieur Patouleille ! Ah ! pas moins, ch’est ben luêh ! Ch’est toujours son capet et son emmitouffle !

Un gros roux qu’on a appelé Bailhache m’enlève mon feutre en faisant danser toutes les dents de ma mâchoire :

— ’cré enfant d’fillasse ! Ch’est point luêh !

— Qui k’ch’est, ’lors ?

— J’vas vous di’, moué, prononce ’Zidore, long