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et je ne ferai qu’obéir à mes propres vœux en ne lui ménageant pas les preuves de notre reconnaissance.

Nous devenons tout à fait camarades, le tkoukrien et moi, quand il veut bien ne manifester que des sentiments aussi louables.

Nous voici donc bien d’accord. Nous allons nous acquitter aujourd’hui de ce que nous devons à une excellente femme dont la conduite fut au-dessus de toutes louanges. Après quoi, hélas ! nous nous éloignerons d’elle mais non pour jamais. Kmôhoûn me promet qu’il la visitera souvent de ma part ; de temps à autre, même, il fera en sorte que mon « corps astral » vienne, en fantôme aimable et conscient de ses devoirs, présenter nuitamment à la méritante Aricie l’expression de ma considération très distinguée.

Et Aricie, aujourd’hui, vient assez tôt et à un moment opportun, mes gardiens ayant, par bonheur, une soif d’enfer. Grâce à Kmôhoûn la chère femme est transportée au septième ciel. Si bien qu’elle en pleure et balbutie : « Jamais… ja… jamais… je n’ai été… aimée comme ça ! »

Vers huit heures du soir, nous envoyons Léonard, un peu réluctant, chercher un paquet de « scaferlati » à l’économat, — bâillonnons et ligottons François avec une corde que nous lui volons dans la vaste poche de sa vareuse. Ce filin était destiné, selon toute apparence, à nous paralyser provisoirement en cas d’insubordination, la camisole de