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mois à l’école quand j’étais petite. J’ai guère jamais écrit que sur les murs des rues et vous pensez bien que c’était pas Vive l’Empereur ou des cantiques !

Ô riante, ô gracieuse enfance d’Aricie ! Je voudrais photographier l’un de ces murs !

Enfin elle ne se « donne pas de gants ».

Durant cette période amoureuse, — je n’emploie l’épithète qu’à contre-cœur —, j’ai été privé des bons offices de Kmôhoûn qui villégiaturait dans tels prés fleuris d’escarpes et de cabots de mélodrame et sans Kmôhoûn je n’avais qu’une confiance limitée en mes moyens de séduction… continue. Comme, toutefois, mon organisme subissait encore quelque peu l’influence tkoukrienne, Aricie n’eut pas trop à se plaindre de moi. Réalisai-je l’idéal que je lui avais fait concevoir ? Je l’ignore ; mais si elle fut déçue elle ne s’en prit sans doute modestement qu’à elle-même, n’incriminant que l’inefficacité de ses charmes physiques, car elle ne souffla mot d’une désillusion possible et parut comblée de joie.

Kmôhoûn a suivi le cours de mes réflexions et me dit avec une généreuse délicatesse inhabituelle chez lui et certainement acquise dans la fréquentation de jeunes femmes noblement pitoyables aux fringales d’amour :

— Tu sais, elle mérite une récompense ; et ne me remercie pas de t’aider à la lui décerner. Ce que j’apprends me donne pour elle une vive sympathie