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diens (j’en ai deux, à présent, Léonard et François), et m’a bombardé de folles déclarations d’amour, — suivies d’effet, — car si je souffre de n’être pas tout à l’adorée Irène « je ne suis pas dur » et j’admire les héroïnes de cette espèce même quand elles ont un commencement de bajoues. De plus, son émotion, sa faiblesse momentanée, sa pâleur, son besoin de protection, dirais-je presque, sa voix adoucie, comme suavisée par la peur, lui rendaient cette sorte de grâce juvénile tout-à-coup renaissante que les femmes vraiment femmes ne perdent complètement que très tard. Puis elle n’est pas si vieille, Mme Robinet, — Aricie ! Kmôhoûn l’a calomniée en lui appliquant l’épithète de « vénérable ». Elle n’est pas vieille du tout, à peine mûre. Je ne veux pas savoir son âge ! Et quand je le saurais ? la belle affaire ! L’âge est une convention : Bien des jeunes femmes de quarante-cinq ans auraient mille choses à lui envier. C’est une brune, une belle brune, — bon teint. On ne rencontre pas tous les jours d’aussi beaux yeux bleus, sombres et étincelants, une peau blanche aussi fine et satinée, des rondeurs aussi délectables. Elle est un peu forte, Aricie, très, très dodue, mais ferme de chair, admirablement ferme, — bien plus que Mlle Bouffard. Elle a conservé de belles lignes puissantes, de robustes modelés qui enthousiasmeraient des gens beaucoup plus jeunes que moi — et d’autres plus vieux et encore plus expérimentés. Et s’il n’y a au monde qu’une carnation vraiment