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Mais nous avons le tort d’échanger quelques mots, Léonard et moi. Le jockey-artiste se jette sur les barreaux, — d’un seul bond, — comme un macaque de jardin zoologique désireux d’agripper ses visiteurs. Après quoi il se pend par les jarrets à une traverse de la grille, dégringole sans se faire de mal, puis veut, à toute force, passer sa tête hors de sa cage. Il souffle, siffle et crachote comme un chat qui jure : oh ! cette moustache en brosse à ongles, ces sourcils, ces yeux à la fois méchants et hilares ! Mais, c’est Bid’homme !

Oh ! je tourne vite les talons ! J’ai bien haï le nabot mais ce que je viens de voir est trop horrible… Comment ai-je eu l’affreux courage ou l’abominable cruauté de me retourner ?… De me retourner pour regarder le hideux et pitoyable captif qui bondit comme un tigre et vocifère : « Crapouillot ! Schnipardouillât ! » les yeux injectés au point de paraître sanglants, la face tuméfiée, la crinière hérissée. Tout à coup il se lance en avant et se cogne le… mufle contre les barreaux, se le cogne à se briser les dents… Je cours de toutes mes forces.

Oui, comment ai-je pu me retourner ? Ah ! c’est que Kmôhoûn vient de rentrer en moi et rit effroyablement… à me faire mal !

C’est fini ! Je m’échapperai d’ici dès que je le pourrai : demain, dès que je serai un peu moins malade d’épouvante ! Je sais comment m’y prendre, ce sera très simple. Pour l’instant, il me faut me