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agissiez admirablement en me parlant comme vous le faites ; mais pourrai-je vous demander qui vous a si bien mis au courant de mes habitudes ?

— Vous allez me poser des questions, encore ! Mais c’est le monde renversé !

— En effet ! C’est vous qui auriez dû me poser quelques questions avant de prendre pour argent comptant tout ce qu’il a plu à M. Elzéar Roffieux, mon illustre cousin, de vous débiter sur mon compte. Je me souviens très bien que c’est lui qui m’a amené.

— Mais vous m’embêtez à la fin ! Vous me retapez sur les nerfs ! Si vous savez qui, pourquoi m’interrogez-vous ? Et puisque vous me faites « sortir de mon caractère », je vous dirai une bonne fois que, quand un « malade » est dans votre situation, sa façon d’envisager les choses importe fort peu. Surtout quand il s’agit d’un malade qui se croit « pohâte », qui « rimaille » depuis des années, auquel on a mis cent métiers dans la main et qui en est toujours revenu à son grattage de papier ! L’opinion de la famille a seule du poids.

Il trouve un argument, — selon lui décisif ; — et cette découverte le remplit d’une telle joie, d’une telle estime pour lui-même, qu’il se redresse comme un petit coq de Cayenne et me parle de très haut, si j’ose m’exprimer ainsi quand il s’agit d’un pareil gnome.

(Cette détestable plaisanterie est de Léonard qui, malgré sa crainte du petit médecin, a eu la curio-