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vague. Aujourd’hui on les trouvera pleins de sens, on les prendrait pour des sages de la Grèce ; demain, plus sérieux que jamais d’apparence, ils seront « travaillés » des manies les plus puériles. Ne sortant presque plus de ma chambre, je les vois de moins en moins… Puis ils m’attristent et je les attriste aussi, sans doute.

Léonard souvent chapitré par le Dr Barrouge, le médecin-adjoint, devient une espèce de geôlier caricatural, peu hostile encore mais une idée méprisant, qui m’épie parfois comme si on lui avait prédit quelque mauvais tour de ma part.

Tout est contre moi : le nouveau Directeur, le Dr Le Lancier, obéit à Barrouge au doigt et à l’œil. C’est un assez gros homme jaune à figure féroce. Il est emporté, criard ; on jurerait qu’il va tout abattre, mais il craint comme le feu son adjoint, le sachant l’« homme des caciques », le prophète d’un Allah — chef de division… ou mieux…

Léonard, dans l’un de ses bons jours — on les compte, à présent, — m’affirme que par tout l’établissement règne la terreur, non pas rouge mais barrouge. Six gardiens et quatre infirmières ont été renvoyés : Dans le nombre se trouvait Mlle Bouffard, surprise par le médecin-adjoint au moment où elle parlait d’aller « licher un godet ». Pauvre Célestine ! Pourquoi dire quand il était si simple de faire !?!

Le surlendemain, le même Léonard me demande si je ne veux pas prendre de l’exercice, étant donné