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fait plus vigoureuse que moi. Je roule sur le parquet de la chambre, dégrisé un instant. Mais Kmôhoûn, — ce ne peut être que Kmôhoûn, — m’éperonne de nouveau. Je ne songe plus que ma chute a dû être bruyante et je me jette encore une fois sur Irène qui me repousse… Elle m’a reconnu ! Son visage a une expression de tristesse et de colère indicibles ; on croirait que toute sa raison lui est revenue :

— Oh ! s’écrie-t-elle, c’est vous ! Immonde lâche ! Vous, un lâche ?… Vous !

Mais exaspéré, aiguillonné par Kmôhoûn, je m’inquiète bien de ce qu’elle peut raconter ! Je lui tords les bras, je l’écrase, je vais la dompter encore !

Elle pousse d’effroyables cris de rage et de souffrance…

Depuis quelques secondes j’entends bien, vaguement, des pas pressés dans le long, l’interminable corridor, mais je n’en ai cure. Je vais retriompher, je retriomphe… quand je me sens tenaillé à la nuque par une espèce d’étau. Puis je suis enlevé comme un fétu, secoué, planté sur mes pieds, secoué encore… Je veux lutter, mais c’est peine perdue !

Le gardien-chef, Dornemain, ex-adjudant, un colosse au nez aplati, au museau prognathe, à la mâchoire de gorille, me maintient d’un seul bras comme si j’étais un gamin de trois ans. Ma résistance furibonde l’amuse — et c’est tout.

Madame Robinet, infirmière-principale, (comme