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mais enfin je ne ressemblais en rien à un Turc, surtout depuis que la trentaine avait mis de l’eau dans mon vin, — un vin modérément généreux. Et à présent je n’y comprends plus rien ! Nana-Sahib, Soulouque et tels personnages des « Contes Drôlatiques » sont des enfants à côté de moi. Oh ! je n’en éprouve aucune satisfaction d’amour-propre. Je me sentirais plutôt effrayé !… Heureusement, Mlle  Bouffard n’est pas fille à demander grâce, — bien au contraire, — et je frémis en songeant à la détresse où je me trouverais si j’étais dans mon état normal !

Mais comment se fait-il que la collaboration toute psychique du nommé Kmôhoûn transforme à ce point mon organisme ? — Oui, je suis effrayé — et même furieux, exaspéré : c’est anti-médical !… et, bien différent, en cela, du gardien François, je professe un incommensurable respect pour la Médecine, comme tous les hypocondriaques, du reste.

L’impavide Célestine est allée, entre deux assauts, à la recherche de la larme de cognac. C’est une larme… — pleurée par un mammouth. Elle occupe les trois quarts d’une assez forte dame-jeanne cachée sous des robes et du linge qu’elle doit suavement parfumer :

— Tiens ! je croyais que la cave était dans la table de nuit ?

— Il y a la cave et il y a le magasin.

Toujours les « distinguo ». — Une idée infernale,