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Ce tkoukrien a dû être serrurier ou cambrioleur en quelque autre existence et l’action de son détestable esprit sur mon pauvre esprit et sur mon corps est bien forte puisque moi, si maladroit, si bête pour tout ce qui est mécanique, je démolis sans bruit en dix minutes, à l’aide des premiers instruments venus, quatre serrures énormes, démonte six verrous extérieurs et déclinque une série de compliqués appareils de sûreté.

Nous voici dans les jardins malheureusement glauques et opalins de lune.

— Ne tremble pas comme cela ! grogne Kmôhoûn, ces sales gens dorment tous !

Pas tous ! J’entrevois une grosse masse humaine qui sort de l’ombre et s’avance vers nous ; il me semble que j’ai déjà rencontré ça quelque part. Serait-ce Mlle  Célestine Bouffard ? Je ne demeure pas longtemps dans l’incertitude :

— C’est-y vous, Louëdin ? chante l’inoubliable contralto dieppois de l’infirmière callipyge (Louëdin est l’un des gardiens des agités, un ancien zouave, plus tard dresseur de singes, puis garde-chiourme à la Montagne d’Argent…) faut, fichtre, vous espérer, vous ! V’là vingt minutes que je « fais le trottoir » daihors et sans trottoir, encore !… Mais non, cor nom de nom ! C’est pas son poil en fourche ! hurle-t-elle en m’empoignant par mon maigre « bouc ». (Louëdin possède une barbe de trente centimètres, — et fournie !) — mais qui k’c’est donc que ce sale voleux qui se promain-ne