déjà menacé d’extrafilades et autres violences.
Mon gardien lui explique la situation : un cheval fatigué, un cocher à peine remis d’ « un coup de sang », pas de voiture à louer à Villiéville..,
— Je vois, hélas ! Je comprends, répond le « chasseur » navré, mais je compatis bien à mes propres inquiétudes. Je ne respirerai des deux poumons que quand cette démoniaque personne aura franchi l’horizon ! Mais ne pourriez-vous rester avec moi jusqu’à votre départ pour Vassetot ? Je suis à bout de forces. Voyez-moi, moi, un homme de mon âge, inoffensif au point de n’avoir jamais exterminé que d’innocents animaux, moi, armé d’un revolver meurtrier à ma ceinture !
Un « bull-dog » brille en effet, de tous ses nickels sur le ventre plat du bonhomme qui reprend avec effort, d’une voix plus basse, comme honteuse :
— Et savez-vous pourquoi cette arme n’a pas quitté mon giron depuis avant-z-hier au soir ? La folle voulait… (ah ! mon bon cher monsieur, oserai-je le dire ?)… elle voulait me « ravir l’honneur » !
Le vieux Nemrod en frémit encore.
— Je peux pourtant pas « plaquer » le cocher qui devait manger avec moi chez Angu-Postel ! fait mon gardien.
— Ma foi, tant pis ! répond tristement M. Frédéric. Amenez-le se « sustenter » ici : c’est de la dépense !… Mais je n’en mourrai pas pour une fois !