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— Je ne demande pas mieux que de m’évader pour quelques heures.

— Oh ! je vois ce que tu rumines ! Ce n’est pas très aimable pour moi, mais je ne t’en garderai pas rancune. — Va, mon garçon : tu me reviendras plus tôt que tu ne penses. Tu n’as pas une âme volontaire comme la mienne. Tu me trouveras tout à ton service pour te faire opérer ta « rentrée ». Tu veux partir maintenant ? Bien ! Le meilleur moyen à employer pour libérer ton esprit est le suivant : vouloir très fortement échapper à ton apparence matérielle. Par exemple, il faut Savoir vouloir, vouloir d’une certaine façon que je ne pourrais t’expliquer ; certains êtres découvrent peu à peu ce secret en eux. Mais tu n’en es pas encore là, mon veule Veuly ! Il faudra que j’intervienne — et fort énergiquement. Toutefois tu me faciliteras une idée la besogne en te servant du peu de volonté qui est en toi : songe à un endroit quelconque, disons le bâtiment d’en face et désire très violemment t’y trouver transporté.

C’est aisé, tous mes rêves y volent… Mais qu’ai-je ressenti tout-à coup ? Est-ce une peur honteuse, brisante, une peur sans nom ? Est-ce une trop furieuse joie ? Est-ce une douleur exquise et presque mortelle ? Qu’a fait ce Kmôhoûn ? Je ne sais, mais la commotion est telle que je crois mourir. . . . . . . Et je me retrouve — bondissant ? — volant ? au-dessus du jardin. Ni bondissant ni volant en réalité ; je n’ai plus de corps, mais je continue