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LA MESSE DE MINUIT

Madame Valade a tricoté doucement, à leurs côtés, et ses brins, et leurs regards.

La caresse de la laine s’est unie à la caresse de ses vieux doigts, pour condenser la chaleur forte sur les mailles d’une layette.

Les secrets naïfs, les espoirs confiants seront gardés par la flamme du poêle carré, dans la mansarde de l’île.

Puis, brièveté des adieux. Et combien sentis, dans leur candeur de terroir.

Philias, près de la porte, où la froide brunante le guette.

— Ma p’tite fiancée…

Ernestine, éblouie par les responsabilités commençant déjà leur alvéole sur un cœur bon, un cœur français :

— À juillet, mon Philias…

La mère Valade, plus rapetissée que jamais, dans sa grandeur de continuité :

— À la r’voyure, mon nouveau fils…

L’avenir d’une famille-souche a pénétré la terre.

Une moisson de berceaux s’auréole.

Le miracle de chez nous continue.