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À LA HACHE

— Vous en avez du casque, le père Jos… Pour ane souris, vous en êtes ane, mais qui a fait des siennes en vieillissant.

M. Laurence rit avec nous et offre à Minette une grasse fibre de viande.

Le temps est propice. Il fait une bonne chaleur, tout imprégnée des émanations de la terre… J’annonce à mes compagnons une besogne prévue. Il faut enterrer 225 barils de porc salé, afin qu’il se conserve bon d’ici les opérations de coupe. Les barriques sont à proximité du trou de sable, argentées par le salpêtre, qui en a bouché les fentes, en se cristallisant.

Nous commençons. L’Épicier, avec une tarière, perce une petite ouverture dans chaque couvercle. Aidé par Dulac, je remplis les unités avec de la saumure forte. À diverses reprises, il faut renouveler notre provision d’eau salée.

Près du lac se trouve une tonne, dans laquelle on jette du gros sel et de l’eau, au besoin. Dans le fond, une grosse pomme de terre, traversée d’un clou pesant, imite un charbon sur de la neige. Avec une vieille rame je brasse, brasse, brasse. Lorsque la patate remonte à la surface et y flotte, la saumure est bonne et conservera la viande. Entendu qu’il ne faut pas avoir de blessures aux mains pour procéder au mélange. Autrement, il vous en cuit…