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le traité de kiel et la genèse de l’union

nime en fut le résultat. Le prince dano-norvégien, Christian-Frédéric, qui gouvernait alors la Norvège convoqua à Eidsvold, près de Christiania, une assemblée nationale, où le pays tout entier était représenté, et qui eut pour mission de décider pour l’avenir de la constitution et du gouvernement qui régiraient la Norvège. Le 17 mai 1814, cette assemblée vota une nouvelle constitution, et élut pour roi le prince Christian-Frédéric. En même temps, l’armée déjà échelonnée sur la frontière suédoise, fut mise entièrement sur le pied de guerre ; l’expérience avait en effet déjà précédemment montré aux Norvégiens qu’ils étaient capables de défendre contre les attaques de leurs voisins, leur pays si difficilement praticable.

Le roi de Suède ne voulait pourtant pas renoncer à conquérir la couronne de Norvège, et ses troupes envahirent le pays le 28 juillet 1814, Cette campagne, qui n’était à vrai dire qu’une simple démonstration, dura quinze jours à peine ; deux rencontres sérieuses seulement eurent lieu, à Lier et à Matrand, dans lesquelles les Norvégiens eurent le dessus, et rejetèrent par delà la frontière, l’aile nord de l’armée suédoise ; la citadelle de Fredriksten, située au sommet d’une montagne (c’est à cet endroit que Charles xii avait péri en 1718), ne put être prise par les Suédois ; ils s’emparèrent en revanche de Fredrikstad, autre citadelle dont l’abandon avait été décidé par le général norvégien, Christian-Frédéric, qui en avait fait enlever les plus gros canons.