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la norvège et l’union avec la suède

les choses de cette manière ; nous trouvons que l’opposition persévérante de la. Suède aux prétentions justifiées de la Norvège ne peut servir qu’à affaiblir l’Union et la presqu’île et que la continuation du présent état de choses, avec deux peuples qui ont une méfiance incontestable l’un vis-à-vis de l’autre, comporte un grand danger pour les liens nous unissant ; elle nous amènerait à ne plus pouvoir agir à l’extérieur avec les forces réunies nécessaires, si le moment du danger devait arriver, et si nous étions attaqués par un ennemi du dehors. Nous ne savons pas quand cela se produira ; aussi considérons-nous comme une nécessité absolue que nous établissions le plus vite possible un arrangement plus satisfaisant, qui permette aux deux peuples de s’accorder une confiance mutuelle. Ainsi se trouvera assuré de la meilleure manière l’avenir de la Scandinavie.

Nous considérons qu’il va de soi que le peuple norvégien et le peuple suédois doivent vivre en bonne entente, et nous ne pouvons nous imaginer que la Suède puisse être attaquée sans que nous nous empressions immédiatement de la secourir de tous nos moyens. Mais une Scandinavie forte et résistante ne peut être édifiée que sur la souveraineté absolue des deux peuples et sur leur union libre.

Une alliance, dans laquelle l’un des peuples tâche de réprimer l’autre dans son indépendance, est et sera toujours un danger.


FIN