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la norvège et l’union avec la suède

forme d’ententes contractées et de résolution royale, nous étions en droit de penser qu’un résultat favorable était proche. Maintenant, on nous offrait de nouvelles négociations avec le même ministère suédois[1], et qui plus est sous les mêmes garanties que la dernière fois ; rien ne nous autorisait à croire que cette fois encore on ne traînerait pas les choses en longueur, et que c’était là tout ce que nous obtiendrions.

Ajoutons à cela que, sur les bases d’un programme exactement le même, on avait travaillé dans le dernier comité unionnel pendant trois années entières (1895-1898) sans obtenir aucun résultat, les propositions d’organisation suédoises ne pouvant être acceptées par aucune fraction norvégienne. Existait-il cette fois-ci des chances d’accord plus grandes ? Il semble même aujourd’hui que les termes de la proposition devaient exclure toute négociation concernant une direction des Affaires étrangères distincte, et que notre pays réclamait.

Aussi cette proposition fut-elle interprétée, en Norvège, comme une tentative d’obstruction ayant pour but d’empêcher le Storthing d’établir notre service consulaire séparé. Cette impression se trouva encore fortifiée par la façon singulière dont la proposition fut publiée en Suède

  1. Il est vrai que, dès que la proposition en question fut faite, le ministre d’État, M. Boström, dut donner sa démission, ce qui semblait indiquer une certaine concession vis-à-vis de la Norvège ; mais tous les autres membres du gouvernement restèrent au pouvoir, et parmi eux tous ceux qui avaient adhéré entièrement à la proposition spéciale de M. Boström.