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départ de la côte orientale. — escalade de l’inlandsis.

peut-être un jour les Lapons eux-mêmes auraient-ils besoin de leur sac. « Non, jamais ils ne s’en serviraient, affirmait Balto ; cette literie était un poids de plus à traîner. » Après quelques jours de marche sur l’inlandsis, notre homme dut reconnaître son erreur. Que serait-il advenu de lui et de son compagnon si je n’avais eu la sagesse de résister à ses pressantes sollicitations ?


notre campement dans la matinée du 17 août.
(dessin d’a. bloch, d’après une photographie.)

La température relativement élevée pendant la journée amollissait la neige ; pour cette raison, je résolus de marcher durant la nuit et de nous reposer le jour. Vers les neuf heures du soir, la caravane se met en route pour Kristianshaab, pour la côte occidentale du Grönland. Au début, la marche est lente. Une nappe de neige qui s’étend jusqu’au rivage permet de haler les traîneaux à partir du campement : mais lorsque la pente est escarpée, il ne faut pas moins de trois hommes pour déplacer chaque véhicule. Les traîneaux sont d’ailleurs lourdement chargés ; le poids d’un seul de ces véhicules est d’au moins 100 kilogrammes. Nous modifions le paquetage de façon que les charges soient juste de 100 kilogrammes. Une seule, sur un traîneau tiré par deux hommes, est de 200 kilogrammes.

Pendant la nuit, légère gelée ; elle durcit à peine la neige. À part la déclivité initiale, la surface de l’inlandsis ne présente pas de