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les conquêtes du commandant belormeau

Pourtant, Minna était très fâchée.

Pour, qui le commandant la prenait-il ? Lui avait-elle donné l’occasion de se tromper ? Si Pierre eût entendu ses paroles, ne l’eût-il pas cru ?

La jeune fille rougissait comme si quelques roseaux perfides allaient, dans le vent, les répéter à celui-ci. Elle eut envie de prier ses parents de fermer leur porte à l’officier.

Puis elle songea que cette mesure provoquerait beaucoup de commentaires, que ses parents eux-mêmes seraient tentés de s’exagérer l’incident qui l’avait motivée.

Pierre ferait de même…

Ah ! elle était bien bonne de tant se soucier de ce que penserait Pierre.

Où était-il à cette heure ? Que faisait-il ? Était-ce possible qu’il ne l’aimât plus !

Comment le saurait-elle, s’il s’obstinait à la fuir ?

Une grande détresse emplit le cœur honnête de Minna.

— Si demain, s’écria-t-elle, il ne paraît point, j’irai conter tout cela à grand-père.