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les conquêtes du commandant belormeau

Elle tourna, vers lui, son visage espiègle qu’elle s’efforçait de rendre grave ; Pierre passa son inspection avec toute l’attention désirable.

— Quelle idée, s’écria-t-il, de vous enfouir sous cet auvent et d’y cacher vos frisons ! Heureusement, en voici quelques-uns qui dépassent et je reconnais qu’ils font assez bon ménage avec votre ruban bleu.

— C’est bien heureux ! Alors, mon chapeau ne vous plaît pas ?

— Il ne peut pas me déplaire, puisque vous êtes dessous ; et, s’il y a une chose incontestable, en ce monde, c’est que vous seriez jolie, même coiffée d’un pot à bière. Là, êtes-vous contente de votre serviteur ?

— Vraiment ! Vous me croyez tellement frivole que vous comptez me désarmer avec un beau compliment ? Apprenez, monsieur, que je ne suis point conquise et que la chose ne sera point aisée.

— Apprenez, mademoiselle, que vous devrez me convaincre et que ce ne sera pas facile.

Ils rirent gaîment et se hâtèrent vers M. Stenneverck qui faisait des gestes d’appel.

— Allons, les amoureux, criait-il, le déjeuner nous attend !