Page:NRF 8.djvu/997

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE LA FOI 989

qu'il leur faut donner le moins de prise possible à la critique, elles craignent l'aventure. Ce sont d'honnêtes personnes, justes et maladroites, un peu rechignées ; elles prennent les familiarités de la vie pour des taquineries ; elles ne sauraient y consentir ; il leur vient mille petits scrupules ; elles s'aperçoivent de ceci, puis de cela; non, vrai- ment, il n'y a pas moyen de s'embarquer. — Mais la vérité, rien de tout cela n'est pour l'embarrasser. Elle va, elle se dépense. Comme une sœur de charité n'hésite pas à regarder le blessé livide dans sa nudité, de même " elle ne pense pas à ce que ça a de mal. " Elle sait bien qu'elle a raison, puis- qu'elle est la vérité. Le catholicisme a cette même profonde indépendance. Il s'aventure comme quel- qu'un qui s'y retrouvera toujours ; à la façon même dont il s'égare, au peu de souci qu'il montre de l'opinion publique, on reconnaît qu'il porte en lui le foyer de toute justification, qu'il est lui-même la justice. Peu lui importe l'abîme où il tombe! Il y entraîne avec lui sa lumière comme un astre.

��Raisons de croire ! Comme elles me semblent pauvres après tout ! Comme il n'y a rien à dire après tout ! Et surtout combien il eût été plus habile de ne rien dire ! Voici que j'ai donné à tous ceux qui ne m'aiment pas les moyens de se moquer de moi et de se rassurer sur mon compte avec de

�� �