Page:NRF 8.djvu/921

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES POÈMES 913

Ne bougeons pas et taiscns-nous. Les bleus violons du silence sont doux.

Il se parle à lui-même, il songe au passé mort, à Dieu ; il trouve des inflexions plus secrètes, des images plus délicates, un ton spiritualisé. A peine s'il abuse un peu encore, d'un voca- bulaire de philosophe, de son " moi " pensant ou souffrant, et de l'allégorie aux majuscules prétentieuses. C'est le legs dernier des pires symbolistes. Qui n'a jamais péché peut seul lui en tenir rigueur.

O mon âme j^ aime ta voix. Ton chant d^ extase qui parle en moi-même D'hier, de demain, d'autrefois. Etant l'éternité toi-même.

��Quand le soir, de ses pieds légers Fuira sous les feuillées de l'ombre, O danse mon papillon sombre.

Ou bien :

apaisement chéri des choses. Calme mes maux et mes douleurs, Foici bientôt le mois des fleurs. Le mois des roses.

Quels baumes as-tu mis en moi.

Avril, le plus riant des mois. Plein de grands oiseaux bleus aux ailes d'amaranthe ! Tes chants dorés sont lourds du pollen des prairies.

Et tes voix sont des voix chéries.

Et tu nC apaises quand tu chantes.

Ces strophes qui ne contiennent aucun des défauts de M. Nicolas Beauduin, aucune de ses qualités les plus voyantes.

�� �