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��CHRONIQUE DE CAERDAL XI

��LE GRAND SIECLE

Les siècles ne sont pas les espaces égaux de cent ans, que l'on croit.

Tel siècle dure six ou sept fois vingt ans, et tel autre soixante années à peine. En art et dans les lettres, les beaux siècles sont les plus courts assez souvent. Presque toujours, on fait honneur du plus beau style au second âge de ce qu'on appelle con- fusément un grand siècle, et qui doit tout au premier, s'il ne reste pas fort au dessous.

Ainsi, l'on feint de croire que Léon X a béni la Renaissance, à son heure glorieuse de midi, entre Rafaël et Michel Ange ; il n'a pourtant pas ouvert la journée d'or, ni consacré la victoire du soleil : il n'a imposé les mains qu'aux ouvriers de la quin- zième heure ; et déjà l'on engrangeait la moisson. Toute l'Italie est encore là, livres et monuments, pour nous faire connaître que les grands artistes de la Renaissance se sont tous formés au XV^ siècle^

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