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LES ROMANS 7 13

de l'espèce, il faudra une occurrence autrement puissante, une circonstance autrement impérieuse qu'une influence cérébrale. Or cette circonstance impérieuse, inéluctable, je crois la voir — car René a vingt ans — dans une fatalité naturelle, une fatalité organique : celle qui d'un adolescent fait un homme. A côté des instincts, des désirs, des sentiments qui lui sont communs avec la maturité, mais qui ont chez elle leur coloration et leur résonance spéciales, l'adolescence a des instincts, des désirs, des sentiments qui lui sont propres et qui sont étrangers à l'homme fait. Elle est un monde, la maturité en est un autre, et, quand la substitution s'accomplit, c'est une subversion, une catastrophe presque totale de l'être, à quoi un sentiment aussi adventice, * en somme, que l'amour ne résiste pas... Voilà la grande loi vitale à laquelle j'aurais souhaité que M. Bidou suspendît le sort de ses deux " héros ". Mais je ne me dissimule pas que ce vœu est uniquement dicté par un goût personnel, et que d'autre " possibilités " s'offi-aient au romancier.

Par Intérim : Camille Vettard.

��* je ne dis pas : superficiel.

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