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LETTRES A FANNY BRAWNE 57

pas lire de poésie — en écrire, moins encore ! Si seulement j'avais le plus petit espoir ! Je ne puis vous dire " oubliez-moi ", mais il me faut constater qu'il y a, en ce monde, des impossibilités. N'en parlons plus. Je n'ai plus la force de supporter certaines privations ; ne vous en préoccupez pas dans votre besoin.

Advienne que pourra, je serai toujours, mon amour chéri.

Votre affectionné,

J.K.

XIV

Mon enfant chérie, comment aurais-je jamais pu souhaiter de vous oublier ! Comment aurais-je pu vous dire une chose pareille ! Tout ce que mon esprit a pu atteindre est l'effort de vous oublier "pour votre bien ", lorsque j'ai réalisé dans quel misérable état de santé j'étais destiné à vivre. Je l'aurais supporté comme je supporterais de mourir si tel était l'arrêt du sort ; mais plutôt mourir de suite que de me séparer de vous !

Et puis, mon Amour, croyez-bien que nos amis pensent et font pour le mieux — et si leur mieux n'est pas notre mieux, ce n'est pas leur faute. Quand je serai en meilleur état, je vous entre- tiendrai tout au long de ces sujets — si jamais j'en ai l'occasion. — Mais je ne l'ai pas. Je suis plutôt

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