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MIGUEL MANARA 623

du Ç tableau. — // est extrême- ment âgé et comme cassé. Il marche à tout petits pas en regar- dant la terre. Arrivé devant le cadavre de MIGUEL^ il s'arrête sans manifester aucune surprise^

LE FRÈRE JARDINIER. — Frère Miguel ! dormez-vous ?

(// le touche légèrement. Silence.

Il récite une courte prière et fait un large signe de croix embrassant les quatre horizons.) Maintenant, je suis seul.

Maintenant, je suis seul au milieu des vivants comme la branche nue dont le bruit sec fait peur

au vent du soir. Mais mon cœur est joyeux comme le nid qui se

souvient et comme la terre qui espère sous la neige. A cause que je sais que toutes choses sont où elles

doivent être et vont où elles doivent aller : au lieu assigné par une sagesse qui (le Ciel en soit

loué !) n'est pas la nôtre.

(// considère longuement le visage calme de MIGUEL.^

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