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��NOTES

��PÈRE ET FILS, par Edmund Gosse^ traduction A. Monod et H. D. Davray (Mercure de France).

Quelque part dans ce livre le fils a dit de son père : " Il n'avait pas de sympathie profonde pour la jeunesse qui, en elle-même, n'avait aucun charme pour lui "... Telle me paraît être exactement l'origine du conflit dont M. Edmund Gosse s'est fait l'historien. Tel est le juste grief, telle l'étemelle réclamation de l'enfant envers l'homme qui l'engendra et qui, de l'autre côté de la vie, se retourne, mais ne sait déjà plus comment s'adresser à lui. Et l'on voit que l'auteur n'a point méconnu de quelle loi générale, de quelle fatalité naturelle son " cas " est un aspect particulier, lorsqu'il écrit : " Pendant que l'enfant se développe, ceux qui le considèrent avec tendresse ou impatience arrivent rarement à une analyse même «approxima- tivement correcte des mouvements de son intelligence, pour cette raison surtout que les phénomènes qui se manifestent échappent à toute définition qu'en pourrait tenter un adulte. "

J'ai dit moi-même, en une autre occasion : *' Quelles que soient les forces de l'amour, la patience et l'intensité de l'obser- vation, la sympathie parfois désespérée avec quoi nous nous penchons sur nos enfants, nous restons, pour ainsi dire, exclus de ce monde à part, de ce monde obscur et fantastique où fer- mente leur sensualité, où se forment, sous des lois inconnues, leurs pensées, leurs désirs, et leurs résolutions. Oui, ils vivent dûfts un autre monde. Et, quand vient le temps où nous souhaite-

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