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43^ l'A NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

il passa brusquement à l'esthétisme frelaté de Monna Vanna^ à la froide allégorie, à la philosophie primaire de Joyzelle et de U Oiseau Bleu. Vaines tentatives de s'élever à une poétique théâtrale qui pût exprimer une conception nuancée de la vie.

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��Aussi bien, dès l'aube de sa célébrité, Maeter- linck avait trouvé dans ses essais la forme la mieux adaptée à la subtilité de sa pensée.

Le Trésor des Humbles en commence la série. Ce fut une des admirations de mes vingt ans, ce petit ouvrage caressant et tendre. Il parut en plein essor symboliste, à un moment où tous les jeunes gens qui s'éveillaient à la vie de l'esprit sentaient le vide affreux de ce positivisme des- séché, de ce plat naturalisme, de cette vulgarité à courte vue ou de cet esthétisme glacé dont nos aînés immédiats s'étaient contentés. On crut y trouver de quoi satisfaire la soif de mystère, de tendresse et de nouveauté qui brûlait les jeunes cœurs. Ah ! que nous l'avons aimé le Maeterlinck du Trésor des Humbles ! Nous pensions assister au " réveil de l'âme ". Nous espérions la révélation d'une vérité nouvelle qui nous eût pleinement satisfaits et pour laquelle nous eussions vécu. Nous en devinions les signes précurseurs. Nous atten- dions quelque chose... Quoi. Une certitude, une

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