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MIGUEL MANARA 4I I

Vous avez l'air un peu surpris de me voir si

heureuse. Ne me reprochez pas cette tranquillité d'esprit et

de cœur : je ne néglige aucun de mes devoirs.

DON MIGUEL. — C'est moi, c'est moi qui

vous ai priée, Girolame, de me conter l'histoire de votre chère vie. O

douce vie, o belle et triste fleur ! Ne retirez pas votre main : laissez-la sur mon coeur. Puisse le battement de mon cœur vous dire,

Girolame, ce que je n'ose confier à ma voix. J'ai tant de

choses à vous dire ! J'ai tellement changé depuis le jour de notre

rencontre. C'était à l'Eglise de la Caridad, vous en sou- vient-il . Vers Pâques fleuries, avant mon départ pour

Madrid ; et le soir même, don Fernand, le vieil ami de

votre père, m'a poussé par les épaules dans cette maison qui

me faisait peur. Car vous connaissez ma vie, car vous connaissez

de ma vie ce que l'on en peut dévoiler à une jeune fille, et c'est beaucoup, hélas,

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