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MIGUEL MANARA 4°^

Regarde-moi, Miguel.

Vois, je ne baisse pas les yeux, et ma peau n'est

pas plus blanche parce que je te dis ce que j'ai à te dire : tu es un lâche et un félon.

DON MIGUEL. — Êtes- vous ivre ou fou,

don Fernand, ou bien las de la vie ?

DON FERNAND. — Tu sais que j'ai vieilli

dans les combats très saints et que je ne me séparerai jamais de mon épée, pas même dans la mort. J'ai eu quatre chevaux tués sous moi ; et je parle au Roi face à face et sans me découvrir. Je pourrais te tirer l'oreille,

coquin ; je me contente cependant de répéter : tu es un lâche et un félon. Quiconque fait souffrir les femmes et les trahit est un lâche et un félon. Et quiconque convoite la

femme de son prochain, est un vil scélérat. Et quiconque ravit à la dernière des gotons de

village le saint trésor de sa virginité, puis l'abandonne à la honte, au

désespoir, quiconque fait cela est un chien et doit mourir de

la mort d'un chien. Tu n'es pas gentilhomme, Miguel, tu es un chien. Ton blason est une chose à clouer au-dessus

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