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388 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

patine laissée par les siècles. Dans le transept on a placé un vitrail dont le style et les couleurs jurent avec tous les autres vitraux, et cet impair artistique a coûté plus de 56.000 francs. Et pendant ce temps, pour un légère dissonance, on voulait enlever les beaux vitraux du maître messin Maréchal qui ornent la chapelle du Cœur-de-Jésus.

Dans la nef principale on a placé récemment un chemin de croix d'un goût fort douteux qui dut subir des réparations le lendemain de son installation, et alors on se mit à repeindre toutes les stations avec les couleurs les plus disparates : " un peinturlurage en style mirliton ", commme a dit M. Hackspill à la Chambre des députés.

A la chapelle du Carmel, il y avait une statue de la Vierge qui rappelait les angoisses de la population pendant le siège de 1870. Cette statue, qui constituait un objet de piété patrio- tique, a été remplacée par des niches formant rétable. Au moment de placer des statues dans ces niches, on s'aperçut que les statues étaient trop larges. On les réduisit comme dimen- sions, mais alors elles se trouvèrent trop petites, enfin on les scia à la hauteur des genoux, et on intercala une épaisseur entre les deux fragments !

Ces quelques exemples pourraient être multipliés. Ils montrent qu'une tâche très sérieuse attend la commission spéciale nommée par le gouvernement. Celle-ci fera sans doute le nécessaire pour que les abus du passé reçoivent de justes sanctions et que des abus semblables ne puissent se reproduire.'*

��Comme on le sait, les églises de France ont été dévolues aux communes, qui tantôt ne peuvent pas, tantôt ne veulent pa» le» entretenir.

La loi cependant contient un article ï 6, qui prévoit le classement de tout édifice religieux ayant une valeur artistique ou historique.

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