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LES REVUES 383

récemment, dans une préface, la souveraine autorité. S'appuyant donc sur des certitudes aussi positives, que la canaille ignorante est par lai raillée de méconnaître, M. Paul Bourget ne se trouve point gêné de remontrer aux politiciens de la république qu'ils rendent leur culte à un malheureux, atteint — c'est le diagnostic de la Science actuelle — dt "neurasthénie spasmodique obsédante." Et il conclut en ces termes :

" Neurasthénie, c'est l'excitabilité folle et qui a perdu tout contrôle d'elle-même. Relisez les comptes-rendus des séances de la Convention ou le récit de la nuit du 4 août. — Spasmodique^ c'est la réaction violente et sauvagement animale de l'instinct qui frappe et qui tue avant que la conscience ait pu être aver- tie. Relisez le détail du 14. juillet et des massacres de Septembre. — Obsédant, c'est la hantise involontaire, anxieuse, irrésistible d'une phobie qui s'insinue dans toutes nos conceptions pour les incliner dans une même direction de chimérique défense. Relisez les discours de Marat, de Robespierre et de Saint-Just. Rappelez-vous la loi des suspects et le Tribunal de Fouquier- Tinville. "

Que tout cela est donc simple, élégant et péremptoire !...

Après cet article de M. Paul Bourget viennent quelques pages de M. Charles Maurras sur les idées de Rousseau, d'après 1' Action Fra.«jçaise, du 15 octobre 1899 : " Idées française» et idées suisses ", dans les Monods peints par eux-mêmes. Puis c'est un article de M. Pierre Gilbert, le Culte embarrassant, où l'on voit que " Us sentiments légitimes que peut faire naître Rousseau vont de la curio- sité et de l'effroi à la compassion ou même à la sympathie ", et que Rousseau est un " néronien ". " Les discours, V Emile, le Contrat social, écrit M. Pierre Gilbert, c'est son incendie de Rome : il élève devant lui un monde idéal d'enchantement, qui pince au bon endroit ses nerfs. Le contenu, la substance de son œuvre, je ne fuis même pas sûr qu'il y ait fermement tenu. Mais un certain ton qu'il a le premier répandu sur de grands sujets, et le délire dont il se sentait transfiguré au moment de se prouver i lui-même sa virilité, voilà ce qui le délectait secrètement, voilà la drogue qui

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