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NOTES 3^9

n'en faut pas plus pour nous intéresser aux personnages les plus variés, souvent les plus ennemis, mais toujours doués, à défaut de passion et d'amour, de talent, de verve et d'esprit ; le bonhomme Perrault, le railleur Voltaire, le souple Casanova, la fine Genlis, sont bien de ces gens-là : M. Maury les assemble en quelques traits légers, cursifs,mais très justes. Oîi son crayon, moins impromptu, s'attarde avec plus d'amour, en des lignes plus graves et plus lentes, c'est quand le même auteur, laissant les salons, les belles-lettres et les beaux esprits, s'approche de quelque ardent poète de la nature ; à Pyvert de Senancour, à ce Maurice de Guérin dont on a, ce mois-ci même, au village d'Andillac, célébré justement la mémoire, il accorde une atten- tion plus recueillie, un plus vif intérêt ; mais, c'est au pauvre Jean-Jacques, surtout, que va sa sympathie réelle. Prenant prétexte des travaux de M. Edme Champion, de ceux — si décisifs — de M™* Frederika Macdonald, il rend avec courage justice à Rousseau : " La fécondité de son influence, que d'autres, dit-il, envisagent avec une " horreur sacrée ", nous remplit d'un confiant enthousiasme. " Puis, il cite ce mot si curieux et toujours vrai d'Auguis, écrit vers 1824 : "La réputation de Jean-Jacques Rousseau est, comme le cadavre de Patrocle, disputée entre deux partis animés l'un contre l'autre. " Il ne suffit pas, pour disserter des livres et pour les com- menter, de les étudier longtemps avec patience ; mais encore il faut en pénétrer l'âme, en dégager le sens. Ainsi a fait M. Lucien Maurj-, à l'aide d'un petit choix de classiques et de romantiques.

E. P.

��L'ECOLE IMPRESSIONNISTE A LA GALERIE MANZL

Nulle exposition n'aura aussi magistralement que celle-ci

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